Lieutenant-Colonel ROBERT LINDSAY MacKAY
11th Battalion Argyll & Sutherland Highlanders
Né à Glasgow (Écosse) le 30 juillet 1896
Mort à Wolverhampton (Angleterre) en 1981
© Robert H Mackay
Fin 1914, à l’annonce de la mort d’un de ses meilleurs amis sur le front, Robert décide de suivre son exemple et rejoint les rangs britanniques, malgré la réticence de ses parents. Promu officier après un an de formation dans le Yorkshire, il débarque en France. Dans ses mémoires, il décrit une ville d’Arras déserte le jour mais bondée la nuit lorsqu’il y a moins de risque d’être vu par l’ennemi. Il garde aussi en mémoire de bons repas pris à l’Hôtel de l’Univers et le thé servi dans les cafés en compagnie de son ami, le 2nd Lieutenant Alan Whyte, présent à sa droite sur ce cliché. Il se souvient surtout du feu meurtrier des mitrailleuses allemandes qu’il a enduré avec ses hommes lors des combats à Feuchy et Monchy-le-Preux au cours de la Bataille d’Arras.
In late 1914, hearing of the death on the front of one of his best friends, Robert decided to follow his example and joined the British ranks, in spite of his parents' resistance. Promoted to officer grade after a year's training in Yorkshire, he was shipped to France. In his memoires, he described Arras as a town deserted during the day but crowded at night when there was a smaller risk of being seen by the enemy. He also remembered good meals taken at the Hôtel de l’Univers and tea served in the cafés with his friend, 2nd Lieutenant Alan Whyte, here on his right in the picture. Above all, he recalled the lethal fire of the German machine guns which he endured with his men in the fighting at Feuchy and Monchy-le-Preux during the Battle of Arras.
© Bob Mackay
Photographie de Robert MacKay en landau à la fin des années 1890, entouré de sa mère, Mary Lindsay, et de son père, George. Son père, né en 1866, est le dernier d’une fratrie de dix enfants d’une famille de propriétaires terriens dans les Highlands (Ecosse). Quant à sa mère, Mary Lindsay, née en 1869, elle est issue d’une famille d’artistes artisans très réputée à Glasgow (Écosse) et grandit dans l’univers des arts, de la musique et de la littérature. George et Mary se marient après avoir été fiancés pendant 7 ans. De leur union est né Robert, le 30 juillet 1896.
Photograph of Robert MacKay in a pram in the late 1890s, with his mother Mary Lindsay and his father George. Born in 1866, his father was the youngest of ten children born into a landowning family in the Highlands of Scotland. His mother, Mary Lindsay, was born in 1869 into a family of renowned craftsmanship in Glasgow, Scotland. She grew up in the world of art, music and literature. George and Mary married after a 7-year engagement. They had one child, Robert, born on 30th July 1896.
© Bob Mackay
Robert, lors d’une promenade en famille dans un jardin public de Glasgow où il passe les premières années de sa vie. Dans ses mémoires, il décrit son enfance comme étant heureuse.
Robert during a family stroll in a park in Glasgow where he spent the early years of his life. In his memoirs, he describes his childhood as a happy one.
© Fonds documentaire Alain Jacques
Hôtel Univers à Arras pendant la Première Guerre mondiale.
Dans ses mémoires, le lieutenant-colonel Robert Lindsay McKay se rappelle du restaurant de cet hôtel, situé place de la Croix Rouge, où l’on servait d’excellents mets. Robert s’étonne également que ce lieu de convivialité ne se trouve qu’à « 25 minutes à pied des premières lignes britanniques », démontrant l’extrême proximité entre le centre d’Arras et la zone de combat.
Hôtel Univers in Arras during the First World War.
In his memoirs, Lieutenant Colonel Robert MacKay recalls the restaurant in this hotel, which stood on the Place de la Croix Rouge, which served excellent food. Robert is also surprised that this convivial place is just "25 minutes' walk from the British front lines", demonstrating just how close the centre of Arras was to the battle zone.
© Bob Mackay
Robert et Margaret MacKay, photographiés lors du mariage d’une de leur proche.
Robert, médecin de profession, épouse Margaret le 6 juin 1925. De leur union naissent quatre enfants : Alan (né en 1926), Sheila (née en 1929), Mary (née en 1932) et Murray (né en 1937). Leur premier fils est nommé Alan en l’honneur du 2nd Lieutenant Alan Whyte, frère d’arme de Robert, tué pendant la Première Guerre mondiale. Robert cesse d’exercer la médecine en 1961. Le couple profite de la retraite pour voyager ensemble à travers le monde, s’occuper de leurs petits-enfants ou recevoir des amis dans leur résidence de campagne.
Robert and Margaret MacKay photographed at a relative's wedding.
A doctor by profession, Robert married Margaret on 6th June 1925. They had four children : Alan (born in 1926), Sheila (born in 1929), Mary (born in 1932) and Murray (born in 1937). Their eldest son was called Alan, after 2nd Lieutenant Alan Whyte, Robert's comrade-in-arms who was killed during the First World War. Robert ceased practising medicine in 1961. The couple spent their retirement travelling the world together, looking after their grandchildren and entertaining friends at their country house.
© Bob Mackay
Portrait militaire de Robert Lindsay MacKay pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 1939, lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, Robert est alors un docteur reconnu au sein du Royal Hospital de Wolverhampton. Il rejoint l’armée en janvier 1941, avec la permission de son épouse Margaret. Robert est incorporé dans une unité de neurochirurgie et est envoyé au Moyen-Orient en tant que Lieutenant-Colonel. En 1944, il est transféré en Normandie, puis en Belgique, où il se rend en pèlerinage sur le lieu où il a combattu 20 ans auparavant. Sa dernière affectation, début 1945, l’envoie en Norvège. Il y soigne des soldats russes, prisonniers dans un camp allemand. Finalement, il est démobilisé en septembre 1945 et retrouve sa famille en Angleterre.
Military portrait of Robert Lindsay MacKay during the Second World War.
At the outbreak of the Second World War in 1939, Robert was a respected doctor at the Royal Hospital in Wolverhampton. He joined the army in January 1941, with the permission of his wife Margaret. Robert was posted to a neurosurgery unit and sent to the Middle East as a Lieutenant Colonel. In 1944, he was transferred to Normandy and later to Belgium, where he undertook a pilgrimage to the place where he had fought 20 years earlier. His last assignment, in early 1945, saw him posted to Norway. There, he treated Russian soldiers who were prisoners in a German camp. He was finally demobilised in September 1945 and returned to his family in England.
Récit de vie... / Life story...
En 1914, Robert est étudiant en sciences à l’Université de Glasgow et au Royal Technical College. Il rejoint l’armée britannique en juillet 1915. Après un an de formation, il devient officier du 11th Argyll & Sutherland Highlanders et part « vers un monde bien diffèrent de celui imaginé ».
Ainsi, en septembre 1916, Robert participe, avec son bataillon, à la Bataille de la Somme où il fait face pour la première fois à la barbarie et à l’horreur des combats. Obus, shrapnels, mitrailleuses, tireurs d’élites, gaz sont autant de dangers à affronter au quotidien. De septembre à novembre, Robert combat à Bécourt, Albert, Martinpuich et Bresle. Ces villages ne sont pas épargnés par la guerre : « il n’y a pas une seule vitre intacte ».
Après quinze jours de permission passés à Paris avec son ami Alan Whyte, il est mobilisé en Artois en février 1917. Au cours de la Bataille d’Arras, Robert prend part aux combats au Railway Triangle, à Feuchy, à Monchy-le-Preux, à Pelves, à Rœux, à Fampoux et à Tilloy. Son ami Alan est tué par un tireur d’élite le 9 avril, premier jour de la bataille.
Le 30 juillet 1917, jour de ses 21 ans, Robert est transféré en Belgique, en tant que brancardier, pour participer à la 3e Bataille d’Ypres.
À l’automne suivant, son unité retourne dans le secteur d’Arras jusqu’à l’été 1918. En juillet, elle est chargée de relever des bataillons français et américains dans le secteur de Soissons, puis revient dans le secteur de Loos, en octobre 1918.
Robert est en permission à Glasgow, lorsque l’armistice est signé, le 11 novembre 1918 à 11h.
Dans ses mémoires, Robert écrit que sa survie ne tient qu’à de la « chance pure » : « les combats ne sont pas au corps à corps, comme dans les guerres précédentes (...) je n’ai jamais été assez près pour voir mon ennemi dans le blanc des yeux ! Lui non plus ! Mais nous avons partagé l’appréhension, la peur et l’exaltation que procure la guerre ».
In 1914, Robert was studying Science at the University of Glasgow and the Royal Technical College. He joined the British Army in July 1915. After a year of training, he became an officer in the 11th Argyll & Sutherland Highlanders and left : "and I was off, to see a world far different from any of which I had ever dreamed...".
And so it was that in September 1916, Robert went into action with his battalion in the Battle of the Somme, where he experienced for the first time the barbarism and horror of the battles. Shells, shrapnel, machine-gun fire, snipers, poison gas... all dangers to be faced on a daily basis. Between September and November, Robert fought at Bécourt, Albert, Martinpuich and Bresle, villages that suffered terribly in the War: "There is not a pane of unbroken glass in the place".
After fifteen days' leave spent in Paris with his friend Alan Whyte, he was posted to Artois in February 1917. During the Battle of Arras, Robert took part in the battles at the Railway Triangle, Feuchy, Monchy-le-Preux, Pelves, Rœux, Fampoux and Tilloy. His friend Alan was killed by a sniper on the first day of the battle, 9th April.
On 30th July 1917, the day of his 21st birthday, Robert was transferred to Belgium to take part in the 3rd Battle of Ypres as a stretcher-bearer.
The following autumn, his unit returned to the Arras sector where it remained until the summer of 1918. In July, it was tasked with relieving the French and American battalions in the Soissons sector and later returned to the Loos sector, in October 1918.
Robert was on leave in Glasgow when the Armistice was signed on 11th November 1918 at 11.00am.
In his memoirs, Robert wrote that his survival was only down to "Pure luck": "These were not hand-to-hand fighting battles, like in previous wars (…) I never got near enough to see the whites of my enemy's eyes! Nor he mine! But I shared in the apprehensions and fear (…) exultations of the time".