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Brigadier-General ADRIAN CARTON DE WIART

12th Brigade

Né à Bruxelles (Belgique) le 5 mai 1880

Mort à Aghinagh House (Irlande) le 5 juin 1963

© IWM Q 68300

 

D’ascendance belge et irlandaise, Adrian combat au sein de l’armée britannique lors de la Seconde Guerre des Boers de 1899 à 1902. D’abord affecté en Afrique en 1914, il est transféré sur le front ouest en 1915 et prend part, l’année suivante, à la Bataille de la Somme où il est décoré de la Victoria Cross. En 1917, il commande la 12th Brigade. Avec ses hommes, il s’élance à l’assaut de Fampoux et de Rœux lors de la Bataille d’Arras, au cours de laquelle il reçoit une de ses nombreuses blessures. Manchot et borgne à la fin de la guerre, son corps témoigne de la férocité des combats. Rappelé en 1939, il participera aux opérations interalliées en Norvège. À la fin de sa vie, il déclarera : « Franchement, j’ai aimé la guerre ».

Of Belgian and Irish parentage, Adrian fought in the British Army during the Second Boer War from 1899 to 1902. First posted to Africa in 1914, he was transferred to the Western Front in 1915 and took part the following year in the Battle of the Somme, where he was decorated with the Victoria Cross. In 1917, he was in command of the 12th Brigade. With his men, he was involved in the attack on Fampoux and Rœux during the Battle of Arras, in the course of which he received one of his many wounds. Maimed and having lost an eye at the end of the War, his body bore the scars of the ferocity of the fighting. Called up a last time in 1939, he took part in inter-Allied operations in Norway. At the end of his life, he declared, "Frankly, I had enjoyed the war".

© IWM Q 68300

Portrait d’Adrian pris pendant de la Seconde Guerre mondiale.

 

Portrait of Adrian taken during the Second World War.

Récit de vie... / Life story...

Né à Bruxelles en 1880, Adrian est le fils d’un avocat en droit international. Enfant, il réside au Caire, où il apprend plusieurs langues telles que l’anglais, le français et l’arabe. Après le second mariage de son père avec une Anglaise, la famille part vivre en Angleterre qu’Adrian découvre à l’âge de onze ans.

Suite à son échec aux examens universitaires, Adrian décide de mettre fin à ses études aux Balliol College de l’Université d’Oxford et s’engage à 19 ans dans l’armée britannique. Ses papiers d’engagement sont remplis sous une fausse identité car il ne possédait pas la nationalité britannique. Il est aussitôt envoyé en Afrique du Sud pour prendre part à la seconde guerre des Boers (1899-1902). Il déclare à ce sujet : « j’ai tout de suite su que j’étais fait pour ça ». En plein combat, il est grièvement blessé au ventre par balle et doit être rapatrié en Angleterre. Après sa convalescence, Adrian sert en Inde jusqu’en 1914.

Au début de la Première Guerre mondiale, il est envoyé mater une rébellion au Somaliland, une colonie britannique en Afrique. Pendant les combats, il est blessé à l’oreille, puis au visage, avec pour conséquence la perte de son œil gauche. Sa bravoure lui vaut d’être décoré du Distinguished Service Order. Renvoyé en Angleterre pour être soigné, Adrian réussit à être transféré sur le font ouest. Sévèrement touché au bras gauche en 1915, il s’arrache alors lui-même les doigts avec ses propres dents, alors que le médecin refusait de les amputer. Pendant la Bataille de la Somme, il frôle la mort alors qu’une balle de mitrailleuse allemande lui traverse le crâne. Pour son comportement exemplaire au combat, il se voit décerner la plus haute distinction britannique, la Victoria Cross. En 1917, il est blessé à l’oreille lors de la Bataille d’Arras, à la jambe lors la Bataille de Cambrai et la hanche lors de la Troisième Bataille d’Ypres. Au total, Adrian reçoit quatre décorations et huit blessures graves au cours du premier conflit mondial.

En 1924, il prend sa retraite avec le grade de major-colonel et reste vivre en Pologne, où il a été commandant en second de la mission britannique.

Rappelé au sein de l’armée britannique au début de la Deuxième Guerre mondiale, il commande le corps expéditionnaire interallié envoyé en Norvège pour contrer l’avancée allemande en avril 1940. Encerclés par l’infanterie ennemie, Adrian et ses hommes parviennent à s’échapper et rentrent sains et saufs en Angleterre. En 1941, alors qu’il se rend auprès de la mission militaire britannique en Yougoslavie, son avion est abattu et il est fait prisonnier par les Italiens. Avec l’aide de ses hommes, il tente de s’échapper à cinq reprises en usant de différents stratagèmes, comme se déguiser en paysan ou encore celui de creuser un tunnel d’évasion. En août 1943, il est libéré afin de négocier la reddition des troupes italiennes. Son retour en Angleterre est de courte durée car il est nommé représentant personnel de Winston Churchill auprès de Tchang Kaï-check, en Chine.

Adrian quitte définitivement l'armée en 1947 avec le titre honorifique de lieutenant-général et passe les dernières années de sa vie dans le comté de Cork en Irlande, où il s'occupe à des activités telles que la chasse ou la pêche. Il s’éteint le 5 juin 1963 à 83 ans.

Avant de mourir, il écrit dans ses mémoires : « Les gouvernements en feront ce qu'ils voudront, mais je suis convaincu que seule la force fait avancer les choses. L'adage dit que la plume est plus forte que l'épée, mais je sais laquelle des deux je choisirais. »

 

Born in Brussels in 1880, Adrian was the son of a lawyer specialising in international law. He spent his early childhood in Cairo where he learned several languages including English, French and Arabic. After his father's second marriage to an English woman, the family moved to England when Adrian was 11 years old.

After failing his university examinations, Adrian decided to discontinue his studies at Oxford University Balliol College and enlisted in the British Army at the age of 19. His enlistment papers were filled in under a false identity as he did not have British nationality. He was immediately sent to South Africa to take part in the Second Boer War (1899-1902). On this subject, he asserted "I knew straight away that I was made for this". He was seriously wounded in battle by a bullet to the stomach and had to be repatriated to England. After his convalescence, Adrian served in India until 1914.

At the beginning of the First World War, he was sent to suppress a rebellion in Somaliland, a British colony in Africa. During the fighting he received a wound to the ear and face, which resulted in the loss of his left eye. He was decorated with the Distinguished Service Order in recognition of his bravery. Having been sent back to England for treatment, Adrian managed to get himself transferred to the Western Front. Severely affected by an injury to his left arm in 1915, he bit off his own fingers when the doctor refused to amputate them. During the Battle of the Somme, he narrowly escaped death when a bullet from a German machine gun passed right through his skull. For his exemplary conduct in battle he was awarded the highest British distinction, the Victoria Cross. In 1917, he was wounded in the ear at the Battle of Arras, in the leg at the Battle of Cambrai and in the hip at the Third Battle of Ypres. In total, Adrian received four decorations and eight serious injuries in the course of the First World War.

In 1924, he retired with the rank of Colonel Major and remained in Poland where he had been second-in-command of the British mission.

Called back into the British Army at the outbreak of the Second World War, he commanded the Inter-Allied Expeditionary Corps sent to Norway to counter the German advance in April 1940. Surrounded by enemy infantry, Adrian and his men managed to escape and returned to England unscathed. In 1941, as he was flying to the British military mission in Yugoslavia, his aircraft was shot down and he was taken prisoner by the Italians. With the help of his men, he made five escape attempts using a variety of stratagems including disguising himself as a peasant and digging an escape tunnel. He was released in August 1943 in order to negotiate the surrender of the Italian troops. His return to England was short-lived as he was appointed Winston Churchill's personal representative to Chiang Kai-shek in China. 

Adrian finally left the army in 1947 with the honorary title of Lieutenant-General and he spent the latter years of his life in County Cork in Ireland, where he devoted himself to activities such as hunting and fishing. He passed away on 5th June 1963 at the age of 83.

Before he died, he wrote in his memoirs: "Governments may think and say as they like, but force cannot be eliminated, and it is the only real and unanswerable power.  We are told that the pen is mightier than the sword, but I know which of these weapons I would choose."

Zoom sur... / Focus on...

RŒUX

 

Véritable forteresse, le village de Rœux, dont le sous-sol est creusé de carrières, est situé entre les rives marécageuses de la Scarpe, au sud, et le remblai de la voie ferrée Arras-Douai, au nord. Près de la gare, une usine d’engrais chimique, connue sous le nom de Chemical Works, constitue une formidable redoute allemande reliée par des tunnels à d’autres bâtiments du village aménagés en abris parfois bétonnés pour les soldats.

Au soir du 9 avril, les troupes britanniques font face au village. Retardée par le mauvais temps, la cavalerie n’est pas en mesure de poursuivre l’offensive le 10 avril. Il faut attendre le lendemain pour que deux bataillons d’infanterie de la 4th Division, le 2nd Seaforth Highlanders et le 1st Royal Irish Fusiliers, puissent s’élancer à l’assaut des positions allemandes. Mais les assaillants sont décimés par les mitrailleuses allemandes bien dissimulées. Les attaques menées par les divisions britanniques se succèdent les 12, 23 et 28 avril pour tenter d’entrer dans le village, sans succès.

Le 3 mai, la 4th Division est à nouveau engagée dans ce secteur et s’élance avant le lever du soleil dans le no man’s land. Sans repère, les combats tournent à la confusion et les soldats britanniques sont de nouveaux repoussés. Cette même division lance la sixième et dernière attaque le 11 mai. L’assaut est précédé par un bombardement, l'un des plus terrifiants depuis le début de la Bataille d’Arras selon des témoignages. Cette fois, les troupes ont pour ordre d’éviter Chemical Works et de porter leurs efforts sur le secteur nord du village et la gare alors que d’autres unités attaquent le village-même. Le 12 mai, tous les objectifs sont atteints et la partie occidentale du village est capturée. La nuit venue, les Allemands abandonnent la partie orientale et Chemical Works. Dans la nuit précédant le dernier jour de la Bataille d’Arras, une dernière contre-attaque allemande est repoussée.

À la fin de la Bataille d’Arras, Les 4th, 9th et 51st Divisions, fortement engagés dans les combats autour de Rœux, ont subi de lourdes pertes : 19 800 soldats britanniques sont mis hors de combat au cours des mois d’avril et mai 1917.

Les troupes allemandes entreront une dernière fois dans le village de Rœux lors de leur offensive du printemps 1918 avant d’en être définitivement chassés.

A true fortress and underlain by underground quarries, the village of Rœux lies between the marshy banks of the Scarpe to the south and the Arras-Douai rail line embankment to the north. Near the station, a chemical fertiliser factory known as the Chemical Works constituted a formidable German redoubt connected by tunnels to other buildings in the village which had been converted into shelters - some of them concrete - for the soldiers.

In the evening of 9th April, the British troops were poised outside the village. Delayed by bad weather, the cavalry was incapable of pursuing the offensive on 10th April. It was not until the following day that two infantry battalions of the 4th Division, 2nd Seaforth Highlanders and 1st Royal Irish Fusiliers were able to launch an attack on the German positions. But the attackers were decimated by well-concealed German machine guns. The British divisions led a series of assault on 12, 23 and 28 April in an attempt to break into the village, but without success.

On 3rd May, the 4th Division was again deployed in this sector and rushed forward into no man's land before sunrise. Having lost their bearings, the battles turned to confusion and the British troops were again repulsed. This same division launched the sixth and final attack on 11th May. The assault was preceded by one of the most terrifying bombardments seen since the start of the Battle of Arras, according to eye-witness accounts. This time, the troops' orders were to avoid the Chemical Works and to focus their efforts instead on the sector north of the village and the station while other units attacked the village itself. On 12th May, all objectives had been achieved and the western part of the village had been captured. At nightfall, the Germans abandoned the eastern part of the village and the Chemical Works. On the eve of the last day of the Battle of Arras, a final German counterattack was pushed back.

At the end of the Battle of Arras, the 4th, 9th and 51st Divisions, heavily deployed in the fighting around Rœux, had suffered huge losses: 19,800 British soldiers had been rendered hors de combat during the months of April and May 1917.

The German troops entered the village of Rœux a final time during their Spring Offensive of 1918, before being definitively ejected.

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