Colonel A. G. THOMPSON
Royal Army Medical Corps
© Fonds documentaire Alain Jacques
A. G. Thompson, ici en compagnie de son épouse le jour de leur mariage, est colonel au sein de l’armée britannique. Lors de la préparation de la Bataille d’Arras, il est responsable du service médical du 6e corps. Il organise le regroupement des moyens de transport des services de santé des différentes divisions pour une évacuation plus rapide des blessés entre la ligne de front et les bases médicales arrières. Il crée aussi une antenne médicale principale aménagée dans une carrière baptisée « Thompson » et située à 20 mètres de profondeur. Celle-ci est prévue pour 700 blessés et comprend une salle d’opération, des salles d’attente pour répartir les blessés, une morgue, une cuisine avec eau courante et un groupe électrogène pour l’éclairage. Lors de la Bataille d’Arras, ces dispositifs ont permis de sauver de nombreuses vies.
A. G. Tompson, here with his wife on their wedding day, was colonel in the british army. During preparations for the Battle of Arras, he was in charge of the medical service of the 6th Corps. He organised pooling the transport resources of the various division's medical services, for faster evacuation of the wounded from the front line to the rear hospital bases. He also set up a main medical centre established in the "Thompson" cave, located 20 metres below ground. This was designed for 700 wounded and included an operating theatre, waiting rooms for triaging the wounded, a morgue, a kitchen with running water and a generating unit for lighting. During the Battle of Arras, these facilities helped to save many lives.
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LA THOMPSON CAVE
Un véritable hôpital a été aménagé dans une carrière souterraine située sous le carrefour de la rue du Temple et de la rue Saint Quentin. Celui-ci est géré par les 7th, 8th, 142nd Field Ambulance de la 3rd Division, secondées dans cette tâche par la 36th Field Ambulance dépendant de la 12th Division.
Une lettre de H.N. Thompson, un homonyme du colonel A.G. Thompson, en donne la description :
Le poste de secours avancé dans la carrière, connue comme la « Thompson’s Cave », est, il me semble, unique en son genre. La carrière fut ouverte lors de l’exploitation de la craie servant à la construction d’Arras au XVIe siècle.
1 : elle est située à 730 m de la tranchée de première ligne.
2 : deux tranchées de communication y mènent directement, « Iceland street », et « Hunter’s street ». Ses entrées, deux au total et chacune à double entrée, sont des ramifications de ces tranchées. Ce sont des passages d’environ 73 m dans chaque souterrain, d’un peu moins de 2 m de haut, de 90 cm de large et d’une pente d’environ 15% d’inclinaison. Chacun possède deux portes étanches aux gaz distantes de 9 m. La profondeur maximale de la carrière est d’environ 20 m.
Des piliers irréguliers parcourent ces larges espaces dont la hauteur de plafond varie de 3 à 9 m. Elle peut accueillir 700 brancards dont 300 sur deux rangées. Ils sont éclairés par un réseau électrique approvisionné par un générateur installé dans une travée de la carrière. L’approvisionnement en eau provient du réseau de la ville.
En cas d’incident, un excellent puits muni d’une pompe se situe dans un coin de la carrière. Un large puits d’extraction au-dessus du puits communique avec l’extérieur. Trois des travées servent de salles d’opération. […] En plus du puits d’extraction déjà décrit ci-dessus, un second puits assez large remonte dans la cave d’une maison en ruine. Il a été utilisé auparavant par les carriers français comme accès principal à la carrière. Ces deux ouvertures assurent une ventilation suffisante. La cuisine se situe sous ce second puits, et il n’y a aucun problème avec la fumée.
La sortie de la carrière se fait par une autre allée de 73 m débouchant sur 2 ouvertures en forme de tunnel.
Un abri pour les ambulances est construit à la surface. Ce qui frappe le plus, c’est le calme absolu. À l’intérieur de la carrière, on n’entend pas de bruit, même lorsqu’un bombardement intense est en cours. Le nivellement du sol, qui était très irrégulier, tout comme les allées d’entrée et de sortie, ont été réalisés par le RAMC Labour sous la supervision de quelques mineurs de la New Zealand Tunnelling Company et du Capitaine Richards (RAMC), leur officier-médecin, qui heureusement combinait à lui seul les qualités de chirurgien et d’ingénieur des mines. Le succès de cette construction est entièrement dû à son énergie et son esprit d’initiative.
Post-scriptum :
Dans l’après-midi du 11 avril, le troisième jour de la bataille d’Arras, un obus de « 12 Inch » explose au-dessus de la carrière causant malheureusement la rupture d’une canalisation de 22 cm. Très vite, l’eau commence à se déverser via l’entrée de « Iceland street » et la salle de pansement (« dressing room »). Il y a un premier effondrement important suivi d’un deuxième tout aussi gros près de la salle d’opération. Heureusement peu de patients se trouvaient dans la carrière à ce moment-là et personne n’a été tué. L’évacuation a lieu cette nuit-là et le jour suivant. La majeure partie de l’équipement a été sauvée. A ce moment de la bataille, il n’était plus nécessaire d’aménager les postes de secours dans les souterrains et le jour suivant, ils ont été installés dans de grands immeubles.
HQ VIth Corps
14 avril 1917 HNT Colonel DDMS
Nothing less than a complete hospital was established in the underground quarry lying beneath the crossroads between the Rue du Temple and the Rue Saint Quentin. It was run by the 7th, 8th and 142nd Field Ambulance units of the 3rd Division, seconded to this task by the 36th Field Ambulance under the command of the 12th Division.
A letter from H. N. Thompson, sharing a name with the eminent Colonel A.G. Thompson, gives us a description of it.
© Fonds documentaire Alain Jacques
Le colonel A. G. Thompson est à la gauche de son groupe de patients.
Colonel A. G. Thompson is to the left of his group of patients.
© Fonds documentaires Alain Jacques
Plan de l’antenne médicale située à 20 mètres de profondeur. Ce dispositif médical a été baptisé « Thompson cave », du nom de son concepteur A. G. Thompson.
Plan of the medical unit located at a depth of 20 meters. This medical facility was christened "Thompson’s Cave” after his designer Colonel A. G. Thompson.
© Fonds documentaires Alain Jacques
Panneaux directionnels de la salle d’opération à l’intérieur de la carrière Thompson.
Signs to the operating theatre within the Thompson’s Cave.
© Fonds documentaires Alain Jacques
Jumelles ayant appartenu au Major Thompson du Royal Army Medical Corps (Don de la famille Thompson).
Binoculars belonging to Major Thompson of the Royal Army Medical Corps (Donated by the Thompson family).