2nd Lieutenant ROY JOCELYN GRAINGER
New Zealand Tunnelling Company
Né en Nouvelle-Zélande le 7 août 1890
Mort en Nouvelle-Zélande en 1969
© Helen Thompson
Après un voyage de six semaines en bateau, Roy, engagé dans la compagnie des tunneliers néo-zélandais, débarque à Plymouth en Angleterre pour parfaire son entraînement militaire. D’abord envoyés, en mars 1916 au nord d’Arras, les tunneliers sont chargés, dès novembre, de relier et d’aménager les carrières de la ville afin d'abriter les milliers de soldats à la veille de la Bataille d'Arras. Spécialisé dans les installations électriques, Roy commande l’unité chargée de pourvoir les 19 km de tunnels d’un système d’éclairage équipé d’une ampoule tous les 12 mètres. En mars 1918, il se marie avec Dorothy, une anglaise engagée dans le corps médical britannique. Ils s’installent en Nouvelle-Zélande à la fin du conflit.
After a sailing lasting six weeks, Roy, enlisted in the New Zealand Tunnelling Company, disembarked at Plymouth in England to complete his military training. After first being sent to the north of Arras in March 1916, from November onwards the tunnellers were tasked with interconnecting and developing the quarries under the town, in order to shelter thousands of soldiers in advance of the Battle of Arras. A specialist in electrical installations, Roy commanded the unit assigned to provide the 19 km of tunnels with a lighting system, with one light bulb installed every 12 meters. In March 1918, he married Dorothy, an English nurse in the British Medical Corps. They settled in New Zealand at the end of the conflict.
© Helen Thompson
Roy pose avec sa femme Dorothy Lovell, elle aussi engagée dans l’armée britannique au sein du Army Service Corps (ASC). Ce corps d’armée est responsable de toute la logistique sur le front. Sa mission est d’alimenter le front en munitions, armement, équipement, nourriture, chevaux et véhicules motorisé. Cet approvisionnement amené par bateaux, trains, véhicules motorisés ou tirés par des chevaux permet à l’armée britannique de se battre sur plusieurs fronts. Six à sept soldats travaillent à l’arrière-front pour un soldat combattant. On mesure ainsi l’importance de la logistique pour l’armée britannique.
Dorothy et Roy se sont unis dans l’église de Binsted dans le Hampshire (Angleterre) le 31 mars 1918. Éric, le premier de leurs trois enfants, est né le 11 août 1920, suivi de leur fille Helen le 7 octobre 1921 et de Roy, le 3 novembre 1924.
Roy poses with his wife Dorothy Lovell. She, too, was enlisted in the British Army, in the Army Service Corps (ASC). This army corps was responsible for all logistics on the front. Its mission was to supply the front with munitions, armaments, equipment, food, horses and motor vehicles. These provisions were transported by sea, rail and motor vehicle, or were drawn by horses, and they made it possible for the British Army to fight on several fronts. Six or seven soldiers worked behind the front for every fighting soldier. This gives a measure of the importance of logistics for the British Army.
Dorothy and Roy were married in the church of Binsted in Hampshire (England) on 31st March 1918. Eric, the first of their three children, was born on 11th August 1920, followed by their daughter Helen on 7th October 1921 and Roy on 3rd November 1924.
Zoom sur... / Focus on...
© Cituation et Ensemble
L'AMÉNAGEMENT DES SOUTERRAINS
La présence de carrières médiévales sous la ville d’Arras se révèle être un atout majeur dans la préparation de la Bataille d’Arras. Deux réseaux, l’un sous le quartier Ronville, le second sous le quartier Saint-Sauveur sont destinés à la concentration de troupes et à leur progression sous le no man’s land lors de l’assaut. En octobre 1916, l’état-major fait appel aux équipes de tunneliers néo-zélandais pour les aménager. Elles seront régulièrement renforcées, en particuliers, par des hommes de la 179th tunnelling company, du 9th Scottish Rifles, du 6th King’s Own Scottish Borderers et du 17th West Yorkshire Regiment.
La compagnie des tunneliers néo-zélandais
La compagnie des tunneliers néo-zélandais est composée d’engagés volontaires issus à plus de 85% du secteur minier ou de l’exploitation des carrières. Le premier contingent d’environ 450 personnes est commandé par le Major Duigan. Il est au sein de ce groupe le seul militaire de carrière. Le corps des sous-officiers est constitué de géomètres, d’ingénieurs ou de mineurs d’expérience. Pendant les six mois que vont durer les travaux, trois équipes néo-zélandaises vont se succéder nuit et jour à raison de 8 heures de travail par poste. Dans les premières semaines, ce sont surtout les creusements de galeries de connexion qui occupent les tunneliers. Les tunnels de 2 m de hauteur sur 1.20 m de large sont réalisés au rythme de 80 à 90 m par jour, avec des records à plus de 100 mètres. Des boisages sont systématiquement installés pour soutenir les points faibles. Dès leur achèvement, ces galeries sont dotées à leurs extrémités de porte anti-gaz, et d’une charge explosive destinée à faire effondrer la galerie, en cas de découverte des lieux par les Allemands. Au début du mois de janvier, les gros travaux de terrassement en direction des lignes ennemies sont achevés. Le 15, L’électrification du réseau commence. Cet éclairage est constitué d’ampoules disposées en moyenne tous les 12 mètres et est alimenté par des groupes électrogènes. L’installation électrique est surtout destinée à améliorer le flux des milliers de soldats et à éviter toute congestion des sorties lors de l’assaut prévu pour le 9 avril. Le transport des matériaux est facilité à compter du 25 janvier par la mise en place de voies ferrées de 60. Pour s’orienter dans ce vaste réseau souterrain, les tunneliers nomment les carrières à l’aide de noms de grandes villes néo-zélandaises avec la même disposition géographique que sur leurs îles natales. En complément, des panneaux permettent de se diriger dans ce réseau qui se développe sur plus de 20 km. Ces indications sont doublées par une numérotation alphanumérique systématiquement apposée sur les piliers, et qui permettra une localisation précise des troupes stationnées dans ce dédale de galerie. La fin du mois de mars voit l’achèvement de ces travaux souterrains, les plus importants jamais réalisés par l’armée britannique dans ce domaine.
DEVELOPMENT OF THE UNDERGROUND NETWORK
The presence of Medieval quarries beneath the town of Arras proved a major advantage in preparations for the Battle of Arras. Two networks - one under the Ronville district and the other under the Saint-Sauveur district - were designated to accommodate a concentration of troops and cover their advance under no-man's land ahead of the initial attack. In October 1916, the High Command allocated the task of developing them to gangs of New Zealand tunnellers. They were regularly reinforced, in particular by men of the 179th Tunnelling Company, the 9th Scottish Rifles, the 6th King’s Own Scottish Borderers and the 17th West Yorkshire Regiment.
The New Zealand tunnelling company
The New Zealand tunnelling company was made up of volunteer recruits, over 85% of them with a mining or quarrying background. The first contingent of approximately 450 men was commanded by Major Duigan. He was the only career soldier in this group. The NCO corps was made up of surveyors, engineers or experienced miners. For the six months the work was to last, three New Zealand teams were rotated night and day, each working eight-hour shifts. In the first weeks, the tunnellers' efforts were primarily focused on digging out connecting tunnels. Two metres high and 1.2 metres wide, 80 to 90 metres of tunnels were completed per day, with records of more than 100 metres. Timber props were systematically installed to support weak points. Once completed, these galleries were provided at each end with gas-proof doors and an explosive charge which was intended to bring the tunnel down should the development be discovered by the Germans. By early January, the heavy earth-moving work towards the enemy lines was complete. The electrification of the network started on the 15th. The lighting consisted of bulbs installed about every 12 metres and was powered by generators. Above all, the electrical installation was intended to ease the flow of thousands of soldiers and to prevent any congestion at the exits during the attack planned for 9th April. From 25 January, the transportation of materials was facilitated by the laying of 60cm gauge rail lines. In order to find their bearings in this vast underground labyrinth, the tunnellers named the quarries after major New Zealand towns and cities with the same geographical layout as on their home islands. In addition, signs provided directions in this labyrinth covering over 20 kilometres. This information was supplemented by alphanumeric numbering methodically marked on the pillars, providing the precise location of the troops stationed in this warren of tunnels. The end of March saw the completion of this underground work, the biggest project of its type ever undertaken by the British Army.